Ses origines
Mon père est né le 18 avril 1904, dans le village de « Pen Tzu Teou » du district de « MEI XIAN » en Chine. Il a vu le jour dans un champ pendant que sa mère travaillait.
Bien que l’un de ses ancêtres fut un « mandarin » qui fit construire la « grande » maison familiale où ont vécu plusieurs générations des THIA ( voir les noms ci-dessous ), il est issu d’une famille relativement pauvre. En effet, pendant deux mois de l’année il manquait de vivres pour nourrir toute la famille ; sa mère devait alors travailler aux champs pour pouvoir combler ce « manque » de provision.
Il est le 2° fils de « SOUI VOUNE » et de KOO CHAO LIN, et appartient à la 20° génération de la famille des « THIA » ( 20° génération identifiée par le « bi » « FAT » ).
SOUI VOUNE | KOO CHAO LIN |
Le hameau des THIA rénové dans les années 2000
Officiellement, d’après l’arbre généalogique, il n’a que quatre frères. En réalité, il a un cinquième frère de sang ( le cinquième fils ) qui a été « donné » à une autre famille dès sa naissance dans des circonstances particulières, et deux soeurs.
En effet, pendant que sa mère attendait cet enfant, elle était « malade » ; Selon les devins de cette période qui prédisaient les destins, la mère allait mourir après sa naissance si elle le gardait ; à la naissance de son fils, et, pour que le présage du devin ne se réalise pas, elle a donné l’enfant à la famille « LI » qui n’avait pas de fils ; beaucoup d’années plus tard, ayant appris que ce dernier n’était pas bien traité dans sa nouvelle famille, mon père l’a fait venir à la Réunion ; c’est ainsi que son frère de sang qui s’appelle LI CHAM YON a également vécu à la Réunion.
Bien que son père était « enseignant », mon père n’a pas eu l’opportunité de pouvoir s’instruire. Malgré ce handicap, il était doté d’un caractère indépendant depuis son enfance et avait espoir en l’avenir ; il nourrissait une grande ambition, et a déployé tous ses efforts pour les réaliser.
A l’âge de 13 ans, il a quitté le village natal pour la ville de Calcutta en Inde dans le but d’apprendre le métier de coiffeur ; à 15 ans ( en 1919 ), seul, il entreprit de s’expatrier et traversa l’océan jusqu’à la Réunion pour faire du commerce. Son but était de faire fortune, puis de retourner avec toute sa famille vivre en Chine.
Pour venir à la Réunion, il a dû prendre un bateau en passant par HONG KONG et l’île Maurice, deux territoires anglais. N’ayant pas les moyens financiers, c’est son oncle THIA KIM, déjà installé à la Réunion comme commerçant, qui l’aida financièrement. Lors de l’achat du billet, l’administration de HONG KONG traduisit son nom chinois en phonétique, qui comprenait le nom de famille « THIA », puis son prénom « SONG » et le « FAT » qui indique sa génération, c’est-à-dire le « bi » en chinois. C’est ainsi qu’arrivé à la Réunion, l’administration a repris le nom phonétique traduit depuis HONG KONG, c’est à dire THIA SONG FAT. Un prénom français, Joseph ( qui ne figure pas sur son livret de famille ) lui a été donné par la suite.